Les Origines de l'année liturgique

Le calendrier liturgique, de l'Avent aux derniers dimanches après la Pentecôte, est dominé par deux ensembles : le cycle de Noël avec l'Épiphanie et celui de Pâques. Les historiens ont beaucoup discuté de l'importance respective de ces deux solennités et ils privilégient la fête de Pâques comme noyau primitif autour duquel se seraient développées la célébration hebdomadaire du dimanche et les étapes qui préparent et complètent la fête de la rédemption : carême, vigile pascale, Pentecôte. Le livre de Th. Talley apporte beaucoup de nouveau en ce domaine, en particulier par ses recherches sur le 6 janvier, célébration de la nativité, qui aurait marqué le début de l'année. De plus, avec cette solennité aurait commencé une lecture courante de l'Évangile (de Matthieu à Jérusalem, de Jean à Éphèse et de Marc à Alexandrie avec les trois thèmes de la nativité, des noces de Cana et du baptême). L'Église d'Alexandrie enfin, aurait fait suivre la célébration du baptême d'une imitation du jeûne de Jésus, inauguration d'une sorte de carême. Celui-ci serait à l'origine de notre carême prépascal reconnu comme tel après la fixation de la fête de Pâques à Nicée et en se coujuguant au jeûne prébaptismal lorsqu'il devint habituel de baptiser à Pâques. Ce grand ouvrage, appuyé sur des études historiques précises, donne une nouvelle dynamique à l'année liturgique. Celle-ci, dans ses origines, pourrait avoir été la célébration des événements relatés au long d'une lecture continue des évangiles. Jamais n'était apparue aussi clairement le lien intime qui réunit la tradition évangélique et son utilisation dans la liturgie.