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Le violon du diable
EAN13
9782841878376
ISBN
978-2-84187-837-6
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Suspense
Dimensions
24 x 15,3 cm
Poids
664 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
849
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Le violon du diable

De ,

Traduit par

Archipel

Suspense

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DES MÊMES AUTEURS

Relic, Robert Laffont, 1996.
Cauchemar génétique, Robert Laffont, 1997.
Le Grenier des enfers, Robert Laffont, 1999.
Le Piège de l'architecte, Robert Laffont, 2000.
Ice Limit, L'Archipel, 2002.
Les Sortilèges de la cité perdue, Robert Laffont, 2003.
La Chambre des curiosités, L'Archipel, 2003.
Les Croassements de la nuit, L'Archipel, 2005.

Ce livre a été publié sous le titre
Brimstone
par Warner Books Inc., New York, 2004.

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Montréal, Québec H3N 1W3.

eISBN 978-2-8098-0978-7

Copyright © 2004 by Splendide Mendax Inc. and Lincoln Child.
Copyright © L'Archipel, 2006 pour la traduction française.

Douglas Preston dédie ce livre
à Barry et Jody Turkus,
et Lincoln Child,
à sa sœur Veronica.

1

Agnès Torres rangea sa petite Ford Escort blanche sur l'esplanade aménagée derrière la haie et fut accueillie à sa descente de voiture par l'air frais du matin. La haie, haute de plus de trois mètres, était aussi impénétrable qu'un mur de brique et c'est tout juste si Agnès apercevait le toit de la grande maison depuis la rue, mais la rumeur des vagues et la forte odeur d'iode étaient là pour lui rappeler la présence de l'océan, tout proche.

Agnès verrouilla soigneusement son auto. On n'est jamais trop prudent, même dans un quartier comme celui-ci. Puis elle sortit de son sac un trousseau de clés et glissa la plus imposante dans la serrure de la lourde grille barrant l'entrée de la propriété. Le battant métallique s'entrouvrit sur une vaste pelouse, flanquée de dunes, descendant en pente douce vers la plage. Elle avait à peine franchi le portail qu'une diode lumineuse rouge se mit à clignoter furieusement. Agnès se précipita sur le boîtier installé à l'entrée du jardin et composa le code d'un doigt nerveux. Elle disposait tout juste de trente secondes avant que l'alarme ne se mette en route. Un jour où elle avait laissé tomber son trousseau de clés, elle n'avait pu composer le code assez vite et la sirène s'était déclenchée, réveillant tout le quartier et ameutant trois voitures de police. Elle n'avait jamais vu M. Jeremy aussi enragé que ce matin-là, il lui avait fait une scène épouvantable.

La diode vira au vert et Agnès referma la grille derrière elle avec un soupir de soulagement, puis elle se signa et sortit de son sac un chapelet dont elle caressa respectueusement le premier grain. Prête à affronter son lot quotidien, elle traversa la pelouse sur ses jambes courtaudes tout en récitant une litanie de « Notre Père » et de « Je vous salue Marie » en espagnol. Pour rien au monde Agnès Torres n'aurait oublié de dire une dizaine de prières avant de pénétrer chez M. Grove.

Au-dessus de sa tête, les mouettes effectuaient une ronde incessante en poussant des cris perçants. Levant les yeux sur la façade de l'imposante demeure, elle constata avec étonnement que l'une des lucarnes du dernier étage brillait, son éclat jaune tel un œil de cyclope dans la lueur grise de l'aube. C'était bien la première fois qu'elle voyait une lumière allumée dans le grenier. Que pouvait bien fabriquer M. Jeremy là-haut à 7 heures du matin, lui qui ne sortait jamais de son lit avant midi ?

Elle rangea son chapelet après une dernière prière et se signa à nouveau, machinalement, d'une main usée par des décennies de travaux domestiques, espérant que M. Jeremy n'était pas encore levé. Agnès pouvait vaquer à ses occupations l'esprit plus tranquille lorsqu'il dormait. Il suffisait qu'il pointe le bout du nez pour que le cauchemar commence : il laissait tomber ses cendres de cigarette sur le carrelage qu'elle venait de laver, entassait la vaisselle dans l'évier qu'elle avait tout juste fini de récurer, sans parler des commentaires aigres-doux qu'il débitait entre deux ricanements cyniques en se parlant à lui-même, en téléphonant ou en lisant le journal. M. Jeremy avait une voix acide, tranchante comme une lame de couteau rouillée. Aussi frêle que méchant, il sentait le tabac froid, buvait du cognac à l'heure du déjeuner et recevait des débauchés à toutes les heures du jour et de la nuit. Une seule fois, il avait voulu lui parler en espagnol, mais elle l'avait rembarré. À part ses proches et sa famille, personne ne s'adressait à Agnès Torres en espagnol, d'autant qu'elle parlait un anglais très convenable.

D'un autre côté, il fallait bien reconnaître que M. Jeremy était un patron tout ce qu'il y a de plus correct, et elle savait de quoi elle parlait. Il la payait bien, rubis sur l'ongle qui plus est, lui demandait rarement de faire des heures supplémentaires, ne modifiait pas ses horaires de travail pour un oui ou pour un non. Mais, surtout, il ne l'avait jamais accusée de vol. Une seule fois, tout au début, il avait blasphémé le nom de Dieu devant elle, mais elle l'avait immédiatement remis à sa place. Il s'était excusé sur-le-champ et n'avait jamais récidivé.

Agnès remonta l'allée dallée jusqu'à l'entrée des domestiques, sortit une seconde clé et se précipita sur le boîtier de l'alarme intérieure.

La vieille demeure était lugubre, ses fenêtres à meneaux tournées vers la plage couverte de varech que battait l'océan. Pourtant, c'est tout juste si l'on entendait le bruit des vagues depuis la maison où régnait une atmosphère étouffante.

Agnès renifla. Non seulement il faisait anormalement chaud, mais il flottait autour d'elle une odeur étrange. On aurait dit un rôti laissé trop longtemps dans le four. Elle se dirigea vers la cuisine qu'elle trouva vide. Des assiettes pleines de restes étaient empilées un peu partout dans un désordre indescriptible, mais l'odeur ne venait pas de là. M. Jeremy avait manifestement servi du poisson à ses invités. En temps ordinaire, Agnès ne travaillait pas chez lui le mardi, mais il lui avait exceptionnellement demandé de venir car il avait du monde à dîner la veille. On était au début du mois d'octobre et l'été n'était plus qu'un souvenir, mais M. Jeremy avait l'habitude de recevoir au moins jusqu'en novembre.

Agnès se dirigea vers le salon, reniflant l'air de plus belle. À l'odeur de brûlé se mêlaient des relents de soufre, comme si quelqu'un avait joué avec des allumettes.

Sans savoir pourquoi, elle eut un mauvais pressentiment. Pourtant, à part les cendriers pleins, les bouteilles de vin vides, la vaisselle dans l'évier et cette tache blanche sur le tapis, les choses étaient à peu près telles qu'elle les avait laissées en partant la veille en début d'après-midi.

Elle huma l'atmosphère de la pièce et s'aperçut que l'odeur émanait des étages.

Elle monta l'escalier sans faire de bruit et s'arrêta sur le palier afin de renifler une nouvelle fois. À pas de loup, elle longea le couloir sur lequel s'ouvraient le bureau et la chambre à coucher de M. Jeremy et atteignit la petite porte conduisant à l'étage supérieur. L'odeur de brûlé était plus présente que jamais et il régnait une chaleur suffocante.

La porte était verrouillée et elle dut essayer plusieurs des clés de son trousseau avant de trouver celle qui convenait. Madre de Dios ! Prise à la gorge par une odeur nauséabonde, Agnès se résolut à escalader les marches étroites et vétustes. Arrivée en haut, elle prit le temps de reprendre son souffle.

Le grenier, immense, était traversé sur toute sa longueur par un couloir sur lequel s'ouvraient des chambres d'enfant inutilisées, une salle de jeux, une salle de bains, ainsi qu'un espace de rangement où s'entassaient pêle-mêle de vieux meubles, des cartons et d'horribles peintures contemporaines.

Agnès remarqua soudain un rai de lumière sous la porte de la dernière chambre. Elle avança avec mille précautions, s'arrêtant à plusieurs reprises afin de se signer. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et elle serra entre ses doigts les grains de son chapelet pour se rassurer. Devant la porte, l'odeur était quasiment insoutenable.

Elle frappa doucement, pour le cas où l'un des invités de M. Jeremy, trop soûl pour rentrer chez lui, aurait dormi là. N'obtenant aucune ré...
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