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EAN13
9782859207809
ISBN
978-2-85920-780-9
Éditeur
Le Castor Astral
Date de publication
Collection
Littérature
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Jean Sénac, l'insurgé

Le Castor Astral

Littérature

À paraître
JEAN SÉNAC est né de père inconnu en 1926 (sa mère est violée), à Béni-Saf, petit port minier d'Algérie, en Oranie. Grâce à l'obtention d'une bourse, il arrive en France où il est introduit dans le milieu littéraire par Emmanuel Roblès, Edmond Brua, René Char et Albert Camus. Ce dernier le fait éditer chez Gallimard dès 1954, avec un avant-propos de René Char. De 1947 à 1958, le prix Nobel de littérature et l'Oranien entretiennent alors une intense relation épistolaire. Jean Sénac collabore ensuite à Radio-Alger, où il révèle de jeunes talents. En 1971, il publie en France une très remarquée Anthologie de la nouvelle poésie algérienne. Écrivain très actif au sein de l'Union des écrivains algériens, il lutte pour l'indépendance de l'Algérie et fréquente assidûment les milieux nationalistes. Après la proclamation de l'Indépendance, il inaugure ses émissions radiophoniques « Le Poète dans la cité » et « Poésie sur tous les fronts ». Sous Boumédienne, il ose un jour écrire un poème intitulé « Couscous au sperme ». Son engagement libertaire et culturel, ainsi que son combat pour faire accepter son homosexualité, lui seront fatals. « Interdit de vie au milieu de son peuple », il ne lui reste alors que l'écriture. Ses émissions radiophoniques sont supprimées. Livré à la plus grande précarité, il est contraint de se réfugier parmi les rats et les ordures dans une cave sordide qu'il nomme sa « cave-vigie ». Et comme il l'avait prédit, Jean Sénac est finalement assassiné dans d'obscures conditions, le 30 août 1973. Il succombe à cinq coups de couteau, à l'âge de 47 ans. Assassinat à caractère politique ou affaire de mours ? Depuis lors, on présente fréquemment Jean Sénac comme le Pasolini algérien. Bernard Mazo a mené une longue enquête sur les traces de l'écrivain insurgé, le « bâtard » à la fois hanté par la figure du père et par les soubresauts d'une guerre qui a scellé à jamais le destin de millions d'hommes et de femmes, pieds-noirs et Algériens. Il montre à quel point Jean Sénac, à une époque particulièrement mouvementée, a arboré ses origines tragiques comme une marque d'infamie et a tenté de défier une société qui a nourri sa posture de révolté. Cette biographie, qui mêle étroitement l'intime au politique, révèle le destin tragique de celui qui aura trop souvent été considéré comme Algérien par certains Français, et comme Français par certains Algériens.
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