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1984

Éric Plamondon

Le Quartanier

  • Conseillé par (Libraire)
    30 novembre 2020

    Année phare

    " Si Kerouac a réussi à écrire On the Road en trois semaines, après sept ans de bohème, je devrais bien être capable d'écrire Sur l'autoroute en une semaine, après neuf ans d'embouteillages. S'agit juste de laisser aller, de dérouler le fil. Prendre son souffle, et bang ! "

    Avant Taqawan, avant Oyana, il y eut la Trilogie 1984 qui marquait l'entrée en littérature d'Éric Plamondon. Publiée initialement entre 2011 et 2013, Hongrie-Hollywood Express, Mayonnaise et Pomme S se voient ici rassembler en un seul volume conséquent.

    Chaque roman est placé sous le patronage d'une figure tutélaire, le nageur et acteur Johnny Weismuller, le poète Richard Brautigan (dont la présence et les poèmes débordent sur les 3 volumes) et Steve Jobs. Il permet à Éric Plamondon d'explorer à tour de rôle une facette différente de la culture américaine, particulièrement celle de la Côte Ouest, explorant le rêve hollywoodien, la contre-culture de la Beat Generation à San Francisco avec Richard Brautigan et le triomphe d'un capitalisme dématérialisé et libertarien dans la Silicon Valley avec Steve Jobs et Apple.

    Usant du stratagème du double littéraire avec son personnage de Gabriel Rivages, l'auteur déploie avec efficacité sa méthode de collage en juxtaposant les chapitres courts, passant avec aisance du poème aux scènes descriptives, avec un humour absurde, poétique qui fonctionne parfaitement. Ambitieuse et vibrionnante, cette trilogie emporte l'adhésion et son lecteur dans un tourbillon d'anecdotes et d'évènements frénétiques.

    Martin

    " Grâce à ses récents revenus, Brautigan achète une maison à Bolinas et un ranch dans le Montana, pas très loin de chez son ami Jim Harrison. Il boit de plus en plus. S'installer à la campagne lui fait du bien, au début. Il peut à nouveau pêcher. Il s'est aménagé une chambre d'écriture, un atelier d'écrivain, un petit nid à lui tout seul dans une cabane derrière la grange. Il y a un étage. Là, en hauteur, entouré de quatre grandes fenêtres, il est au milieu des prairies, au milieu de la plaine. Que le vent souffle, que l'orage gronde, que la pluie tombe ou qu'il fasse trente-cinq degrés à l'ombre, il monte ici tous les jours pour écrire. Un soir qu'il redescend de son repaire, sa fille lui demande s'il va bien. Il répond que c'est une bonne journée. Elle veut savoir c'est quoi, une bonne journée. Son père lui répond qu'une bonne journée, c'est huit pages. "