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Oscar de Profundis

Catherine Mavrikakis

Sabine Wespieser Éditeur

  • Conseillé par
    2 octobre 2016

    Montréal avant la fin du monde

    L’auteure québécoise Catherine Mavrikakis a l’art des atmosphères, qu’elle déploie ici dans une dystopie, un récit qui met en scène un futur sombre. Ce n’est pas de la science-fiction, mais un roman d’anticipation truffé de références littéraires, cinématographiques, une défense et une illustration de la culture et de la francophonie dans une fable moderne.

    Imaginez les conséquences du réchauffement climatique, de la mondialisation, de la passivité des populations. Dans une vision prophétique pessimiste, cela engendre un gouvernement mondial à la solde de trois ou quatre grandes firmes, des peuples sous le contrôle des armées (sous le couvert de la protection des braves citoyens) et une même culture affadie véhiculée partout dans un « anglais bâtard », comme dans ce Montréal de la fin des temps.

    **On s'entretue pour du pain**

    Oscar de Profundis, rock star planétaire, effectue une tournée internationale qui passe par la métropole québécoise, où il est né mais n’a plus remis les pieds depuis quarante ans.

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  • Conseillé par
    2 septembre 2016

    Dans un monde proche de l’apocalypse, Montréal comme tant d’autres villes est ravagée. Les pauvres se cachent, ils se déplacent en hordes, affamés. Une maladie "la mort noire" aussi terrible que la peste les décime. Personne ne lève le petit doigt. Le clivage du monde où les riches se protègent règne partout. Rock star planétaire, Oscar a grandi à Montréal et il s'est promis de ne jamais y revenir. Mais il a deux concerts à y donner. Entouré de son staff personnel, accro aux drogues et aimant les jeunes garçons, c'est également un amoureux de langue française au point où de d'être fait tatouer sur le dos De profundis clamavi le poème de Charles Baudelaire car "l’idée que son corps soit porteur d’un sonnet l’exaltait".
    Sa fortune lui a permis de construire un bunker dans une de ses propriétés où "il abritait une gigantesque bibliothèque destinées à la préservation de nombreux livres qui avaient disparu dans les cinquante dernières années" et de rapatrier les tombes de ceux qu'il admirent.
    Ce personnage préserve d’une certaine façon la culture mais vit cyniquement dans son monde de débauche et de luxure.
    Cate Bérubé, elle, est la chef de l’une des bandes de gueux. Déterminée à changer le cours du monde et à renverser la donne. Pour arriver à ses fins, elle a orchestré un plan qui inclue la rock star.
    Un troisième personnages est la ville de Montréal. Violence, misère et des gueux en font une cité du Moyen-Age.

    Ce qui domine dans ce livre est l’ambiance (les descriptions de Montréal sont saisissantes) et les différents paradoxes. Dans un monde aux mains des plus riches où désormais le papier est interdit, où certains tentent de se rebeller ou de faire front, l’histoire portée par l’écriture toujours aussi superbe de Catherine Mavrikakis n’a rien d’un conte de fées.
    Un roman sombre et assez pessimiste où les passages sur les "vestiges de la culture" permettent d’atténuer la noirceur. J’ai cependant deux bémols : l’ajout (inutile) à mes yeux d’un personnage un peu avant à la fin du roman et sur les dernières pages moins convaincantes que l’ensemble.

    Ce nouveau roman n'est pas mon préféré, j'ai préféré "Le ciel de Bay City" et "Les derniers jours de Smokey Nelson".