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La Dernière Neige
EAN13
9782374912417
Éditeur
Quidam
Date de publication
Collection
Made in Europe
Langue
français
Langue d'origine
allemand
Fiches UNIMARC
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La Dernière Neige

Quidam

Made in Europe

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En huit chapitres, Arno Camenisch dresse le tableau d’une station de ski
miniature dans les Alpes des Grisons suisses. Le décor est minimal : une
cabane, un téléski, une pelle et une fraiseuse à neige, quelques outils. Il
est animé par deux personnages, sortes de « Vladimir et Estragon en bonnet de
laine » (Paul Jandl, NZZ) qui attendent les skieurs en ce début de saison long
à démarrer. Tous les deux tuent le temps en jouant aux cartes, pelletant le
peu de neige qui daigne encore tomber et en échangeant des nouvelles du monde
comme il va et, surtout, comme il ne va plus. Comme les personnages de
Beckett, Paul est de ceux qui racontent pour s’assurer de leur existence.
Moulin à paroles inépuisable, il fait renaître dans ses récits des souvenirs
de la vie au village avant que la poste, l’épicerie et le bistrot ne mettent
la clé sous la porte et que les jeunes ne le désertent pour les villes plus
attractives. Ces souvenirs d’enfance et de franche amitié se mêlent aux récits
du présent, avec son grand amour, sa femme Claire, et leur fils qui ne file
pas toujours aussi droit qu’ils le souhaiteraient. Son compère Georg est plus
taiseux. Il affronte stoïque la disparition qui se rejoue chez lui pour les
menus objets : les allumettes, le compteur, et même une perche du téléski,
disparue du jour au lendemain. Chaque chapitre correspond à un nouveau jour au
pied du téléski. Par tous les temps, par tous les vents, les deux compères
restent fidèles à leur tire-fesses dont ils sont prêts à chanter les louanges
loin à la ronde, si seulement on les écoutait. Ils comptent les billets,
mettent de l’ordre dans le garde-manger, font un peu d’exercice aussi,
s’entraînent aux accidents graves pour être parés à tout, mais les skieurs,
eux ne se pressent pas au portillon. Ils sont occupés ailleurs, dans des plus
grandes stations, où fonctionnent les canons à neige et où on accepte les
cartes de crédit, ces « cartes en plastique » qui ne remplaceront jamais le
bel argent sonnant et trébuchant. Et on attend avec eux, on suit volontiers
leur palabre, un peu abasourdi parfois, face à tant de mauvaise foi. Presque
malgré soi, on s’attache à ces personnages bougons qui font fuir les très
rares skieurs qui s’aventurent dans leurs environs, estimant qu’ils ne se
plient pas aux règles d’un monde dont ils n’acceptent pas de parler au passé.
Nostalgiques et inadaptés à l’évolution de la société, ils partagent avec le
monde moderne les préoccupations face à la globalisation et à la crise
climatique. Le titre en français La Dernière Neigetrahit cette inquiétude : la
neige fraîchement tombée pourrait bien être la dernière tout court, car demain
est incertain… Même si les journées se répètent avec une singulière monotonie,
rythmée par le ronronnement du téléski et les heures qui s’égrènent, on sent
sourdre dans les récits et discours des deux philosophes du téléski une
inquiétude face à un monde qui n’est plus le leur. Drôle et poétique, ce
nouveau livre d’Arno Camenisch, paru en allemand en 2018, conquit aussi par sa
langue caractéristique : on les entend parler ces personnages, avec des
intonations qui épousent les plus hauts sommets des Alpes suisses. Ils jurent
et s’exclament en romanche, trahissent parfois un accent suisse-allemand. Arno
Camenisch, né en 1978 à Tavanasa dans les Grisons, vit à Bienne. En 2009 est
paru son roman Sez Ner, 2010 Derrière la gare (Hinter dem Bahnhof), 2012
Ustrinkata, 2013 Las flurs dil di, 2013 Fred und Franz, 2014 Nächster Halt
Verlangen, 2015 Die Kuret 2016 Die Launen des Tages. Son dernier roman, Der
letzte Schnee, est paru en février 2018 aux éditions Urs Engeler. Ses textes
ont été publiés dans « Harper’s Magazine » (New York) et dans le recueil «Best
European Fiction» (USA), ses romans sont traduits en plus de vingt langues et
ses lectures-performances réclamées dans le monde entier, de Hongkong à Buenos
Aires, en passant par Moscou et New-York. Il a reçu de nombreuses
distinctions, parmi lesquels le Hölderlin-Forderpreis, le Prix suisse de
littérature et le ZKB Schillerpreis. Sa «trilogie grisonne» a été nominée en
Hollande pour le Prix européen de littérature. En mars 2015, la télévision
suisse et la chaîne allemande 3sat ont diffusé le documentaire intitulé Arno
Camenisch – Schreiben auf der Kante». http://arnocamenisch.ch Lauréat (entre
autres) de : Prix d’encouragement pour la littérature comique 2015 Prix
Friedrich Hölderlin de l’Université de Tübingen 2013 Prix suisse de
littérature pour « Ustrinkata » 2012 Prix littéraire du Canton de Berne pour «
Hinter dem Bahnhof » 2011 Prix Schiller de la ZKB pour « Sez Ner » 2010 Prix
littéraire du Canton de Berne pour « Sez Ner », 2010 Arno Camenisch est
traduit en anglais, italien, roumain, hongrois, espagnol, ukrainien,
hollandais, slovaque, russe, bulgare…
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