- EAN13
- 9782379168178
- ISBN
- 978-2-37916-817-8
- Éditeur
- MAIA
- Date de publication
- 21/09/2021
- Poids
- 401 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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19.00
Naître : v.i. 1. Venir au monde.
2. Commencer à exister, à se manifester.
Pas tout à fait neuf mois… Le ventre bien rond. Petit ballon, graine d’avorton !
1966. Nous étions deux au cœur de la matrice. Deux à nous repaître des entrailles maternelles… Et au troisième mois de notre conception, mon égal et paire dizygote quitta le sein originel et disparut par le même orifice que celui qui nous avait accueillis. Les uniques larmes de deuil versées à sa mémoire ont été les flots des eaux d’une cuvette de w. c. ! Nous aurions dû être deux. Deux êtres indissociables et complémentaires. Deux, comme les faces d’un miroir, comme le soleil et la lune… Mais j’étais seul, comme Peter Pan lorsqu’il perdit son ombre. Le sexe de mon autre avorté n’était pas encore formé. Il repartit au pays du Jamais Jamais. Son âme resterait celle d’un ange pour toujours. C’était sans aucun doute ma petite fée Clochette à moi ! Après cette fausse couche, Marguerite dut rester alitée plus de cinq mois, afin de m’emmener, au terme de ce jour d’hiver…
Dimanche 23 janvier. Je suis toujours suspendu entre la corde et l’eau, aux portes de l’en deçà…
Poussé… Étouffé… Propulsé…
2 h 30 heure locale, je capitule sous les derniers assauts et les cris de ma mère. Je suis extirpé de mon antre géniteur. Aveuglé et fripé, je sors la tête la première de ce bourbier de sang et d’excréments. La claque sur le cul en guise de bienvenue et je suis rapidement lavé, pesé, numéroté et additionné sur la planète. Désormais, je suis voué à la solitude et à la décrépitude des êtres humains.
2. Commencer à exister, à se manifester.
Pas tout à fait neuf mois… Le ventre bien rond. Petit ballon, graine d’avorton !
1966. Nous étions deux au cœur de la matrice. Deux à nous repaître des entrailles maternelles… Et au troisième mois de notre conception, mon égal et paire dizygote quitta le sein originel et disparut par le même orifice que celui qui nous avait accueillis. Les uniques larmes de deuil versées à sa mémoire ont été les flots des eaux d’une cuvette de w. c. ! Nous aurions dû être deux. Deux êtres indissociables et complémentaires. Deux, comme les faces d’un miroir, comme le soleil et la lune… Mais j’étais seul, comme Peter Pan lorsqu’il perdit son ombre. Le sexe de mon autre avorté n’était pas encore formé. Il repartit au pays du Jamais Jamais. Son âme resterait celle d’un ange pour toujours. C’était sans aucun doute ma petite fée Clochette à moi ! Après cette fausse couche, Marguerite dut rester alitée plus de cinq mois, afin de m’emmener, au terme de ce jour d’hiver…
Dimanche 23 janvier. Je suis toujours suspendu entre la corde et l’eau, aux portes de l’en deçà…
Poussé… Étouffé… Propulsé…
2 h 30 heure locale, je capitule sous les derniers assauts et les cris de ma mère. Je suis extirpé de mon antre géniteur. Aveuglé et fripé, je sors la tête la première de ce bourbier de sang et d’excréments. La claque sur le cul en guise de bienvenue et je suis rapidement lavé, pesé, numéroté et additionné sur la planète. Désormais, je suis voué à la solitude et à la décrépitude des êtres humains.
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