Jirō Taniguchi était l'un des plus grands maîtres de la bande dessinée mondiale, pour s'en convaincre il suffit d'ouvrir n'importe lequel de ses ouvrages, emprunts de nostalgie et de poésie avec un dessin hyper réaliste et très épuré chacune de ses œuvres est superbe. Si il fallait n'en retenir qu'une seule, bien que le choix soit ardu, ce serait probablement Quartier lointain. Paru au Japon en 1999 et traduit aux éditions Casterman en 2002. Dans cet ouvrage l'auteur nous raconte l'histoire de Hiroshi Nakahara, un homme de 48 ans quelque peu à la dérive qui va se retrouver projeté à travers le temps jusqu'à ses 14 ans, quelques mois avant la disparition de son père. Fort de sa maturité et de son expérience il va tenter d’élucider cette disparition et de jeter un nouveau regard sur sa propre histoire. Un chef-d’œuvre ayant notamment reçu le prix des libraires de bande dessinée au Festival d’Angoulême en 2003.

New York, début des années trente, comme beaucoup de ses compatriotes, Giant, un Irlandais à la carrure gigantesque, a quitté son Irlande natale pour New York. Il espérait pouvoir réussir au pays de tous les possibles et laissait derrière lui son pays en proie à la guerre civile. Mais la vie n'est pas beaucoup plus rose de l'autre coté de l'océan, il s'engage dans la construction de buildings, comme tant d'autres émigrants avant lui. Une vie où le moindre faux pas conduit à la mort. Lorsque vient son tour de devoir annoncer la mort de l'un de ses collègues il décide de leur épargner cette épreuve et de se faire passer pour le défunt en continuant sa correspondance avec sa femme, jusqu'au jour où les lettres vont cessées d'arriver. Une bande dessinée remarquable servie par un dessin superbe.

Ils sont six, réunis depuis plusieurs années par leur activité commune, les tests médicamenteux pour l'industrie pharmaceutique. Leur quotidien bien réglé d'un essai clinique à l'autre, le tout complété de petits boulots minables, et d'un peu de mendicité pour boucler les fins de mois et s'assurer tout le confort moderne va soudain être bouleversé par des phénomènes étranges. L’équipe de cobaye professionnelle va se retrouver dotée de pouvoirs étonnants, comme celui de déclencher des crises de narcolepsie ou d'urticaire. Nos cobayes vont décider de jouer les apprentis super héros dans les rues de New York grâce à leurs nouveaux dons, mais ils découvriront vite qu' « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » comme le disait l'oncle de Spiderman.
Mais au-delà de la comédie super-héroïque, Héros secondaires est avant tout un pamphlet contre nos sociétés sur-médicamentées et contre les pratiques des laboratoires pharmaceutiques.
Un roman drôle et féroce.

Sonny Martin est un type comme les autres, à la différence près qu'il détient un secret.
Son secret ? La localisation d'une réserve de 150 fûts de whisky de premier choix, et un secret pareil en pleine prohibition ça n'a pas de prix. Suite à la révélation malencontreuse de l'existence des fameux fûts, la ferme de Sonny Martin va devenir le point de rendez-vous de tout ce que la prohibition a créée de gangsters, bootleggers, et agents de la prohibition. Tous les éléments sont en place pour un siège long et violent dans lequel Sonny et Aaron, son fidèle ami, vont tout faire pour que pas un seul des assaillants ne mettent la main sur le butin.
A mi chemin entre Fort Alamo et un film de Quentin Tarantino, La guerre du whisky est un chef d’œuvre du polar hard boiled.

Personne ne gagne est un texte important de la littérature américaine.
Il a été une énorme source d'inspiration pour Jack Kerouac et toute la Beat Generation, pas seulement littéraire mais surtout philosophique. Car c'est de cela qu'il s'agit, d'une ode a la liberté, à l'anticonformisme, à la vie à la marge.
Jack Black nous entraîne à sa suite dans un voyage sans fin à travers les États Unis et le Canada, à la rencontre de tous ces marginaux, hobbos et autres « gens bien ». Tous ces gens vivant de cambriolages, d'arnaques, de perçage de coffre fort et de manière plus large, de toutes les façons possibles de gagner de l'argent sans travailler pour le gagner. Sautant dans un train de marchandise en marche pour fuir les lieux du crime, en route vers le prochain coup, avec bon nombre d’arrêts dans des pénitenciers, des bars, des tribunaux ou des fumeries d'opium.
Qu'il ai tout perdu ou qu'il soit plein aux as, Jack Black n'a qu'un but vivre libre et cette liberté chérie le pousse toujours vers l'avant.
Personne ne gagne est un grand texte, un roman profondément américain, la poursuite d'un idéal que l'auteur nous conte de manière superbe. Car en plus d’être un homme libre et affranchi des lois, c'est un grand écrivain qui nous narre ses souvenirs.