Roland Barthes avait trouvé le bon tempo, le regard bien ajusté avec Mythologies. Ces instantanés d’un pays, la France, auront une belle résonance et trouveront un large public. Mais c’était une photographie à un moment donné - l’intemporel, son écrit qui ne prend aucunes rides - c’est Fragments d’un discours amoureux. Points redonne, au plus grand nombre, la chance de (re)découvrir ce texte fabuleux. Imprégné de structuralisme, le livre s’organise sous formes d’entrées : s’abîmer, écorché, fautes, gravida, jalousie et autres langueur. Ces thèmes, ces figures comme les nomme Barthes lui-même, viennent effeuiller magnifiquement ce sentiment insaisissable - l’amour. La force du livre réside dans le fait qu’il nous enrichit quelque soit notre situation: personne seule, amant refoulé, amoureux comblés ou encore amante languissante. Barthes distribue aussi, ces passions littéraires: Goethe, Platon, les grands mystiques ou la culture du Zen. A (re)découvrir absolument.

L’histoire commence avec l’installation de Mary Ann à San Francisco au 28 Barbary Lane. Logée par Madame Madrigal, cet endroit est parfait pour vivre dans "la City by the bay"!

Propulsé dans le San Francisco des Seventies le lecteur découvre une nouvelle façon de vivre marquée par la libération sexuelle et une grande ouverture d’esprit.

Ces chroniques sont un véritable tourbillon de personnages un peu perdus dans leur vie mais extrêmement attachants qui nous entraînent dans une ville et une époque bouillonnantes. Chacun d'eux s'est réfugié à San Francisco pour y trouver une nouvelle famille, loin des conventions. Au 28 Barbary Lane, les vies se croisent, se mêlent ou s'ignorent.

Un premier tome décomplexé, drôle et tendre à la fois, avec un petit côté Rock’n’Roll !

A la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite d'une commode. Sujet de toutes les curiosités d'enfance, elle va ouvrir, un soir, ces tiroirs de couleur. Au fil de ces tiroirs que l'on ouvre : l'histoire de son Abuela, son arrivée en France pendant la guerre d'Espagne, les secrets, la passion amoureuse sublime, la douceur, les combats et les secrets qui ne s'arrêtent jamais.
La commode aux tiroirs de couleur raconte l'immigration, l'apprentissage d'un nouveau pays, d'une nouvelle langue mais aussi l'ancrage des racines, de la mémoire et des souvenirs. A travers ce roman du souvenir, Olivia Ruiz plonge délicatement dans l'histoire de nos grands parents, dans les secrets de ses générations qui ont gardé tant de secrets pour eux, qui ont tenté de s'intégrer, de masquer leur propre histoire pour devenir irréprochables.
La commode aux tiroirs de couleur est la portrait de quatre générations de femmes sauvages et sublimes, la certitude que l'on ne grandit qu'en acceptant qui l'on est et en conservant quelques secrets.

" - By Jove! Vous ne franchirez pas les Alpes avec des éléphants, docteur Sinclair!
- Je vous en tiens le pari, Lord Lyndon!"
Ce 22 mai 1905, un brouhaha inhabituel règne au sein de la très sérieuse League of Extraordinary Historians, vénérable institution londonienne. Une indiscipline exceptionnelle s'est emparée de la séance plénière qui voit s'affronter deux parties adverses. D'un côté, les défenseurs des écrits de Tite-Live soutiennent à travers Lord William Lyndon que si Hannibal a bien franchi les Alpes, l'exploit se fit sans éléphant. Face à lui, le docteur Walter Sinclair soutient que l'historiographe romain livre la version des vainqueurs et que ce sont les écrits de l'historien grec Polybe qui prévalent : Hannibal Barca, général des carthaginois, a bien quitté Carthagène avec trente-sept éléphants, traversé le Pyrénées, passé le Rhône et franchit les Alpes. Et Walter Sinclair fait le pari que cet épisode des guerres puniques n'est pas une fable. Dans cinq mois il sera de retour après avoir franchi les Alpes à dos d'éléphants.
Heureusement pour lui, le jeune Walter Sinclair va croiser la route de l'excentrique Baron de Münchhausen, fils de feu Baron de Münchhausen dont les extraordinaires aventures ont fait le tour du monde, et de son valet français prénommé Plaisant.
Ce trio infernal et burlesque partira de Sargonte en Espagne à destination du Piémont. Hommage assumé et réussi du "Tour du Monde en quatre-vingt jours" de Jules Verne, Dominique Lanni nous catapulte dans un récit relevé et fantaisiste.
C'est peut-être parce que notre enfance de lecteur refait surface qu'on se délecte autant des illustration d'Ada Natale, des aventures rocambolesques et pantagruéliques de nos trois héros, des titres de chapitres, des incipits ...
Pour rester dans l'univers de Du Bellay, on peut dire qu'avec "Heureux qui, comme Hannibal", vous ferez un beau voyage grâce à la langue et l'imagination de Dominique Lanni.

En lisant ce titre "L'America", un petit air bien connu chanté par Joe Dassin arrive jusqu'à nos lèvres. Mais "L'Amérique" du jeune sicilien Vittorio Bevilacqua n'est pas un rêve, c'est une cachette, la destination d'une fuite. Rien ne laissait présager que ce fils de pêcheur, dont le père a disparu en mer, et qui entretient du mieux qu'il peut sa mère et ses deux soeurs avec le produit de sa pêche, croise un jour le regard de la belle Ana, fille de Salvatore Fontarossa. Un amour innocent et sincère qui va être confronté de plein fouet à la haine du père de la jeune femme. Un père sans pitié à la tête de la mafia locale.
Le lecteur accompagne les personnages de 1902 à 1910 : Ana, restée au pays sous la coupe du père et Vitto dans sa fuite effrénée et dangereuse avec les sbires de Salvatore collés aux basques.
Quel souffle! On soupire, on se révolte avec Ana, on tremble, on espère pour Vitto. Michel Moutot est un raconteur d'histoires et un fin connaisseur de ce début de XXème siècle. Des eaux bleues de l'île de Marettimo à la Baie de Nushagak, les péripéties et rebondissements sont au rendez-vous dans un contexte social et historique précis. Une belle recette pour faire palpiter vos coeurs de lecteurs.
Ce livre a été sélectionné pour notre Prix du roman Coiffard 2020.