Quelques jours avant son passage à la Grande Librairie, venez rencontrer l'auteur américain Benjamin Whitmer, l'auteur de "Pike" et de "Cry Father", à l'occasion de la sortie de son nouveau roman noir, "Évasion", toujours aux éditions Gallmeister (<3).

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Plus noir, Whitmer.

Dernière nuit de 1968, dans cette petite ville de péquenots nichée dans les Rocheuses. Un blizzard opaque, une tempête de neige comme rarement vue. Soudain tonne l’alarme : une poignée de détenus vient de s’évader de la prison d’Old Lonesome. Débute une chasse impitoyable qui va successivement mettre en scène des fugitifs en vrille, un traqueur paumé, des gardiens débiles sous le joug d’un directeur tyrannique, des journalistes dans la dèche, des habitants à bout. Des armes, de la gnôle, des amphets à volonté et une couche de bêtise crasse : à la moindre étincelle, ce sera la violence à outrance.

Du déjà lu ? C’est sans compter sur le talent de Benjamin Whitmer, qui nous donne à lire avec Évasion “la quintessence du noir dans la plus pure tradition américaine”, comme le préface Pierre Lemaître. Dans le sillage incandescent de Pike et de Cry Father, Whitmer prend de l’ampleur et poursuit son exploration des plaies béantes d’une Amérique déconnectée des centres de pouvoir : là où les ruines du rêve américain sont recouvertes de merde, de sang et de poudre à canon.

Brutal, viscéral, Whitmer fouille les entrailles d’une humanité sans espoir, jamais : “Ce monde n’est pas fait pour que vous vous en évadiez. Ce monde est fait pour tenir votre coeur captif le temps qu’il faut pour le broyer”. Dans tout ce Mal, d’une plume tendue criblée d’un humour perçant, Whitmer sauve ce qu’il reste à sauver : l’indomptable mélancolie des marges.