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Comme une bête, roman

Joy Sorman

Gallimard

  • Conseillé par
    14 mai 2013

    boucherie, viande

    Pim n'aime pas que les vaches - même si c'est sa préférence - il aime aussi découper des poulets et des cochons.

    L'histoire d'une passion : celle du morceau de viande fraîche, depuis la bête du patte jusqu'au morceau paré.

    On suit Pim dans sa formation, à travers une usine d'équarrissage puis au marché de Rungis, une fois installé à Paris.

    J'ai aimé son rapport aux bêtes, celui d'un boucher qui aime avant tout la viande, et qui m'a rappelé ce que me disait ma grand-mère de mon grand-père, boucher-charcutier qui accompagnait les bêtes qu'il avait choisi lui-même jusqu'au bout. Un artisan "à l'ancienne".

    Il est clair qu'après une telle lecture, on regarde son steak autrement, et on achète sa viande de préférence chez son boucher. Au moins pour un temps. L'auteure a-t-elle prévu un roman dans le même ton sur les maraîchers et l'amour des légumes ?....

    Ceci dit, ce roman ne m'a pas convaincu.

    L'image que je retiendrai :

    Celle de Pim visitant de nuit l'usine en se mélant aux bêtes.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2013/05/06/26373392.html


  • Conseillé par (Libraire)
    16 avril 2013

    Pim, un jeune apprenti boucher, arrive à nous convaincre de considérer son métier comme un art. Les bêtes sont ses muses.
    Ses gestes sont amoureux, quasi érotiques. Il respecte avec sincérité chaque animal qui passe sous ses intruments, sous ses mains.
    Il est animé par une virtuosité, une élégance, une passion.
    Le boucher ne sert pas la viande, il s'en sert.


  • Conseillé par
    13 octobre 2012

    Quelle écriture!

    Pim est un jeune apprenti en boucherie en Bretagne. Très vite, il se prend de passion pour ce métier qui devient vite un art pour lui, au point d'y consacrer son temps et de délaisser ses copains. Ce roman nous mène au coeur des métiers liés aux vaches, de l'éleveur à l'abattoir.

    Roman étrange, au héros étrange, ciselé comme une pierre précieuse. Il est difficile de dire que c'est un roman passionnant mais il me semble que c'est un roman à découvrir pour son écriture. Pim est un jeune homme incapable de retenir ses larmes qui coulent d'ailleurs sans raison, comme s'il abritait un torrent d'émotions, alors qu'à nos yeux, il paraît assez froid. De même, il ne pourra contrôler sa passion pour la viande qui le mènera au combat final. Comparé tout à tour à un chevalier et à Buffalo Bill, il semble symboliser une certaine nostalgie du temps où tout n'était pas asceptisé, de l'époque, par exemple, où chaque boucherie avait son propre abattoir attenant à la boutique. Pim fait plusieurs incursions en Normandie car les normands semblent être les spécialistes de la vache. Je serais très curieuse d'en savoir plus sur ce roman lorsque nous rencontrerons cette auteure, de découvrir pourquoi elle a choisi ce sujet qu'elle semble maîtriser à chaque page. Ce livre ressemble parfois à un dictionnaire de la boucherie avec des énumérations nombreuses mais jamais lourdes. J'ai parfois souri et souvent, j'ai trouvé que Joy Sorman était juste.

    Plus on vieillit, plue le boucher prend de l'importance dans nos vies.

    Les serpents, les mouches, les taupes n'ont pas de cils, alors on ne les aime pas, on ne les approche pas, on ne les caresse pas.

    Des mains rougies par l'hémoglobine, qui vont passer d'une carcasse à ses seins[...] qui manipulent du mort et voilà cette nuit un corps vif et dansant.

    Roman sélectionné pour le prix Goncourt des lycéens et que j'apprécie de plus en plus à force d'en discuter avec les élèves. J'aurais aimé l'offrir à mon boucher mais mon mari me dit que ça ne se fait pas.