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  • Conseillé par (Libraire)
    20 février 2014

    “Ils sont tous morts (...). Ceux du NKVD sont venus. (...) Et ils chantaient !” Le décors est planté. Nous sommes en 1937, dans une Russie en pleine mutation : l’impitoyable police politique bolchévique se déchaine contre l'Église orthodoxe. Systématiquement, les lieux saints sont saccagés, et près de 200.000 hommes de Dieu massacrés. Ceux que le communisme sanguinaire épargnera errent. Sous l’autorité de Nikodime, prêtre rongé par ses faiblesses d’homme, une poignée d’entre-eux créé une communauté clandestine. Ces vagabonds vont se faire maraudeurs, s’emparant de centaines d’objets religieux avant qu’ils ne tombent entre les mains rouges. Un trésor inestimable, enfoui dans le plus grand secret.

    Soixante ans plus tard, que vient faire Mathias, ce jeune photographe de mode célébré par le tout Paris, dans cette histoire ? A la mort de son père, quand son passé familial lui est révélé, il sera happé dans le sillage d’Irina, dont la fulgurante trajectoire amorcera une captivante aventure.

    Urgente et subtile, l’écriture de Metin Arditi nous transporte des odorantes forêts russes jusqu’aux mélancoliques soirées parisiennes, croquant une galerie de portraits d’une sensibilité saisissante. Une magnifique réflexion sur la force de l’art, les racines retrouvées et la rédemption.

    Lucie et Hugo


  • 12 septembre 2013

    Deux parties déséquilibrées.

    La première partie du roman se déroule en 1937 lors des pillages massifs et radicaux orchestrés par le régime soviétique. Une à une les églises disparaissent en fumée, les moines et les prêtres sont exécutés. Un petit groupe d’entre eux parvient à s’échapper et à se cacher dans la forêt. Sous l’égide du prêtre Nikodime, ils vont s’organiser pour sauver les plus beaux trésors de l’art sacré orthodoxe. Ils vont alors former « la confrérie des moines volants ». Nikodime est un personnage tourmenté par le pêché, par la tentation, en raison d’un lourd passé mystérieux. Il va rencontrer au détour d’un chemin la jeune Irina et sa destinée en sera à jamais marquée.

    Cette partie est passionnante, mettant en lumière un épisode peu connu de l’histoire soviétique, bel exemple de résistance incarnés par des personnages forts. Malheureusement la deuxième partie est beaucoup moins aboutie…

    La deuxième partie se situe dans les années 2000, Mathias est un jeune photographe, petit-fils de Nikodime, mais ignorant encore tout du passé de son grand-père.

    Les chapitres sont aussi courts que dans la première partie, mais quand précédemment ils servaient une fluidité d’écriture, ils semblent être ici le signe d’un manque prégnent d’inspiration :

    « Mathias appela Dol, tomba sur son répondeur et raccrocha. Il appela ensuite Helen, d’abord chez elle, où le téléphone sonna dans le vide, puis sur son portable. Elle décrocha de suite, fit : « Mathias, mon chéri, je te rappelle. », et raccrocha. Il resta une ou deux minutes assis, hébété, puis se décida à appeler Jason. Le numéro sonna occupé. Il essaya encore trois fois, toujours sans succés, puis finalement obtint une sonnerie espacée, mais personne ne décrocha. Il appela Dol à nouveau, sans succés, et décida d’aller au studio. » (p. 213)

    Et ?

    Cette deuxième partie est beaucoup plus brouillonne, Mathias part sur le traces des trésors de son grand-père mais le rythme comma la quête s’avèrent laborieux, lents et marqués par l’indécision. En sus de cette intrigue, l’auteur s’est cru obligé de rajouter une pseudo-intrigue amoureuse autour du délitement du couple et des rencontres passionnées que l’on peut faire, intrigue superficielle et artificielle. Les personnages sont nombreux, les intermédiaires également, l’ensemble est alambiqué.

    Deux parties déconnectées l’une de l’autre, qui laissent une impression d’inachevé.


  • Conseillé par
    21 août 2013

    La Russie éternelle

    Dans la Russie de 1937, la terreur est à son apogée. Les orthodoxes voient leurs églises pillées et leurs moines massacrés. Parmi les moines survivants, Nikodine, qui porte un péché secret, se bat pour sauver un maximum d’oeuvres sacrées.
    En 2000, un grand photographe « people » apprend, à la mort de son père, ses origines russes. Remontant le fil du temps, il va rejoindre Nikodine.
    Un roman sur la Russie éternelle et sur l’Art qui la transcende
    Guillaume H.

    J’ai aussi apprécié ce roman qui m’a rappelé les si puissants récits de Dostoïevski. Je le situerais quand même un ton au-dessous du "Turquetto", du même auteur.