- EAN13
- 9782402333528
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Presses universitaires de France)
- Date de publication
- 31/12/1996
- Collection
- Ecrivains
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Julien Gracq : l'écrivain et les sortilèges
Clément Borgal
FeniXX réédition numérique (Presses universitaires de France)
Ecrivains
Une analyse — rarement tentée jusqu'ici — du vocabulaire employé par Julien
Gracq, montre qu'il fait infiniment plus que jouer comme un enfant avec les
sortilèges. Promeneur infatigable sur le « grand chemin » de la vie, il ne
cesse de les enregistrer, de mesurer l'impact de chacun d'entre eux, grâce à
l'extraordinaire finesse de sa sensibilité, et à l'art de sorcellerie, dont
les mots mêmes qu'il utilise sont les instruments. Car les sortilèges existent
à l'état pur, ayant l'air de correspondre tantôt à une magie blanche, tantôt à
une magie noire. Ils existent dans la nature sauvage, dans la nature habitée,
dans la nature féminine, dans l'au-delà mystérieux avec lequel essaient de
nous faire communiquer les religions, dans le verbe des écrivains. Ils
existent, comme existait le Graal ; et cette existence seule est une
invitation permanente à la « quête ». Le dernier mot de la culture — de celle
de Gracq, en tout cas — ne serait-il pas la hantise de la primitivité ?
Gracq, montre qu'il fait infiniment plus que jouer comme un enfant avec les
sortilèges. Promeneur infatigable sur le « grand chemin » de la vie, il ne
cesse de les enregistrer, de mesurer l'impact de chacun d'entre eux, grâce à
l'extraordinaire finesse de sa sensibilité, et à l'art de sorcellerie, dont
les mots mêmes qu'il utilise sont les instruments. Car les sortilèges existent
à l'état pur, ayant l'air de correspondre tantôt à une magie blanche, tantôt à
une magie noire. Ils existent dans la nature sauvage, dans la nature habitée,
dans la nature féminine, dans l'au-delà mystérieux avec lequel essaient de
nous faire communiquer les religions, dans le verbe des écrivains. Ils
existent, comme existait le Graal ; et cette existence seule est une
invitation permanente à la « quête ». Le dernier mot de la culture — de celle
de Gracq, en tout cas — ne serait-il pas la hantise de la primitivité ?
S'identifier pour envoyer des commentaires.