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Saint-Tropez - Une Américaine
EAN13
9782818011676
Éditeur
P.O.L.
Date de publication
Collection
Fiction
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Saint-Tropez - Une Américaine

P.O.L.

Fiction

Indisponible
En abordant le personnage de Jeanne d'Arc, Nathalie Quintane avait tenté, en
une série de textes courts, de substituer aux multiples charges – historique,
politique, religieuse, romanesque... – encadrant le mythe, un seul «vêtement»
: celui d'une écriture plane, soucieuse du détail négligé (parce que
négligeable ou perçu tel), cherchant en Jeanne le plus petit plutôt que le
sublime. Avec Saint-Tropez – Une Américaine, Nathalie Quintane radicalise sa
démarche, en l'appliquant à deux «lieux», tout aussi occupés, voire parasités,
qui pourraient a priori sembler gâchés – et violemment rétifs au genre de
recherche qu'elle entreprend, tant ils sont pris, et depuis longtemps, dans
des argumentaires essentiellement touristiques, politiques, médiatiques, dans
des clichés de tous ordres (lexicaux, iconiques). Au moins deux techniques
sont ici identifiables. Reconstitution en partant de mots-types ou de phrases-
types dans lesquels les mythes se sont cristallisés, puis en se servant de
documents écrits (guides, biographies, articles, récits plus ou moins
littéraires) ou de témoignages oraux, ou encore d'images. Remaniement (par
isolement, ou court-circuit, arrachement ou rapprochement) et enfin tentative
de «désenclavement»... Saint-Tropez - Une Américaine est en fait constitué de
deux textes indépendants. Cependant, comme le dit l'auteur, des poussières de
l'un entrent dans l'œil de l'autre – et réciproquement : ce sont deux vues
gênées sur le monde. Mais de cette gêne, Nathalie Quintane fait un instrument
de réflexion et, pour commencer, une machine à littérature très efficace
puisqu'elle s'agrège, comme procède toute la poésie contemporaine la plus
passionnante, des éléments en principe hétérogènes à toute littérature, à
toute poésie. Et aussi parce que le brouillage dont il est habilement joué, en
faussant les perspectives, en rapprochant ce qui est loin, en éloignant ce qui
est proche, provoque un trouble qui ne cesse d'épaissir et d'enrichir, tout en
l'élucidant, ce qui est paradoxal, la matière qu'il confond.
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