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Une terrasse en Algérie
EAN13
9782864329695
Éditeur
Verdier
Date de publication
Langue
français
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Une terrasse en Algérie

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Nous nous retrouvions à la terrasse de l’Excelsior. Tous les soirs. Quinze
ans, c’était notre âge. L’Algérie était encore colonie française, mais la
guerre, sous le nom de «?pacification?», était entrée en scène, balayant le
rêve d’Albert Camus d’une union libre entre Algériens et Européens. La
première action de masse du FLN eut lieu le 25?août 1955 à Philippeville, où
je suis né. La ville basse est envahie par les habitants des hauteurs, Arabes
et Berbères. Encadrés par quelques militants FLN, ils sont armés de faux,
faucilles, pioches, haches – rares sont les fusils. Plus de cent Européens
sont tués. La répression, menée par le colonel Aussaresses, est terrible?: les
mitrailleuses abattent sans juge ni procès des milliers de prisonniers dans le
stade de la ville. Je n’ai appris tout cela que plus tard. Ce jour-là, j’étais
à trois?kilomètres de Philippeville, sur la plage de Stora. Nous ignorions que
la guerre avait lieu. La radio, le journal, parlaient de «?rebelles?». Mes
amis de l’Excelsior étaient aveugles et sourds, comme moi. Le déni régnait. La
mer était si belle, nous étions dans l’ivresse de vivre, et tant pis si tout
était faux en Algérie coloniale.
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