Consolation à ma mère

Consolation à ma mère est sans doute le texte le plus personnel et touchant de
Sénèque. Alors qu’il est envoyé en exil en Corse par l’empereur Claude qui
l’accuse d’adultère, le stoïcien écrit une lettre à sa mère Helvia,
terriblement affligée par cette séparation. Revenant sur l’injustice dont il a
été victime, Sénèque élabore de précieux conseils destinés à un être cher,
mais aussi à lui-même, pour soulager la douleur personnelle de cette mise à
l’écart. Également prétexte pour développer une réflexion morale sur le
malheur et la dignité, cette consolation qui se donne comme va-et-vient entre
le personnel et l’universel fait du stoïcisme une philosophie éminemment
humaine. Né à Cordoue, dans l’actuelle Andalousie, entre l’an 4 avant J.-C. et
l’an 1 après J.-C., Sénèque est très certainement le philosophe stoïcien le
plus célèbre. Après avoir étudié la rhétorique et suivi le traditionnel cursus
honorum à Rome, il se lance dans une carrière politique qui le lie étroitement
aux affaires de la cour. Conseiller de Caligula puis précepteur de Néron,
Sénèque se consacre en parallèle à la pratique du stoïcisme, après s’être
d’abord intéressé au pythagorisme. Son œuvre, protéiforme, est majoritairement
composée de traités philosophiques tels que Sur la tranquillité de l’âme, De
la brièveté de la vie, De la clémence, s’intéressant notamment au contrôle des
passions et à l’importance de la vertu. Sénèque est aussi l’auteur de
consolations, d’éloges, de satires, d’une dizaine de tragédies inspirées de
dramaturges grecs, et d’une abondante correspondance dont les Lettres à
Lucilius constituent le fragment le plus célèbre. Accusé d’avoir participé au
projet de l’assassinat de Néron, Sénèque est contraint par l’empereur à se
suicider en 65, laissant derrière lui des textes fondateurs pour nombre de
penseurs.