Charlou, Éric et François sur un plateau - dimanche midi ou presque

Malgré les différents titres donnés à l’émission : « Autour de samedi midi », « Samedi midi ou presque » puis « Dimanche midi ou presque », les téléspectateurs ont toujours été au rendez-vous pour suivre « leur » émission de cuisine sur les antennes de France 3 Limousin Poitou Charentes et ce, depuis plus de quinze ans...

Tout comme la tarte des sœurs Tatin, arrivée à l’envers sur une table, ce programme est né « presque » par hasard, sans idée préconçue et sans essais préliminaires.
Marc Wilmart, alors responsable des programmes eut un jour la brillante idée de mettre autour d’une table, trois animateurs « mécréants » et un cuisinier « populaire ».

Bien connu pour l’ambiance qui régnait dans son restaurant « La Crémaillère », notamment les jours de foire du livre de Brive, Charlou Reynal est rapidement devenu l’ami des médias et de la télévision régionale. C’est donc tout naturellement qu’il fut invité autour de la table du journal télévisé, transformée une fois par semaine en « piano de cuisine ». Pour l’accompagner et mettre la main à la pâte mais surtout le doigt dans la casserole, Marie-Luce Rigout, Christophe Chastanet et moi-même, n’aurions jamais laissé à quiconque notre place d’agitateurs gourmands…
L’arrivée du four électrique, monté sur roulettes dans une fausse colonne de briques cartonnées, fut à l’émission ce que la télévision représentait chez les Français dans les années soixante : une Révolution !
Mais c’était sans compter sur la fonction pyrolyse du four qui, une fois actionnée, bloque l’ouverture définitive de la porte pendant plus de deux heures… L’émission, alors EN DIRECT, ne durait qu’une vingtaine de minutes, ceci provoqua un certain émoi chez Charlou, un fou-rire incontrôlé autour de la table et une tarte emprisonnée dans son four et au final « carbonisée ».
Charlou allait alors déclarer pour la première fois une phrase devenue culte : « Quand c’est noir, c’est cuit ! »

Le ton était donné. La recette « réussie » d’une nouvelle émission télévisée venait de voir le jour, avec des ingrédients indispensables auxquels nous n’avions pas forcément pensé : l’humeur, l’humour et l’amitié.
Avec le souci de lui conserver sa grande popularité, l’émission connaît en 2005 de véritables changements.
Charlou Reynal passe symboliquement son tablier au cuisinier limougeaud François Mouly. Il se consacre ainsi davantage à une autre de ses passions : la transmission des savoirs. Observateur exigeant, le « gaillard de Brive », au grand bonheur des téléspectateurs, n’hésite pas à pousser ses légendaires coups de gueule et à mettre son grain de sel dans une cuisine du 21ème siècle qui parfois n’est pas à son goût...

Toujours « à fond » comme son four et ses plaques à induction, François Mouly perpétue la tradition d’une cuisine de terroir tout en apportant sa touche de créativité. Ainsi cohabitent autour de la même table deux générations de cuisiniers que tout oppose parfois, mais que le plaisir de bien faire réunit toujours.
Sans avoir besoin de jouer les arbitres, mon seul plaisir dans cette aventure est d’animer cette émission en oubliant que je fais mon métier. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, je confesse haut et fort que la gourmandise, qui est un péché capital, demeure un véritable plaisir que je satisfais en toute impunité lors de chaque émission...

Même si entre deux recettes je vous confie quelques anecdotes relatives aux coulisses de l’émission, la suite de l’histoire est bien plus intéressante dans les pages à venir, là où Charlou Reynal et François Mouly vont partager avec vous, au-delà des écrans de télévision, leurs petits secrets de chefs et surtout leur immense passion pour la cuisine d’une région où tradition peut parfaitement rimer avec imagination.

Eric Vigneron.