Ouvert le lundi de 14h30 à 19h30 et du mardi au samedi de 10h à 19h30

 

Ténèbre

Paul Kawczak

La Peuplade

  • Conseillé par (Libraire)
    30 novembre 2020

    A la découpe

    " L'histoire qui suit n'est pas celle des victimes africaines de la colonisation. Celle-ci revient à leurs survivants. L'histoire qui suit est celle d'un suicide blanc dans un monde sans Christ ; celle d'un jeune homme oublié dans un labyrinthe de haine et d'aveuglement : l'histoire du démantèlement et de la mutilation de Pierre Claes. "

    Rarement un premier roman à paraître fut précédé d'éloges aussi appuyés et de références aussi prestigieuses que Les Saisons de Maurice Pons, Au cœur des Ténèbres de Joseph Conrad ou encore Le Jardin des Supplices d'Octave Mirbeau. Influence que l'on retrouve jusque dans les personnages secondaires qui sont autant de jalons et de clins d'œil posés en notre direction.

    Alors que la Conférence de Berlin de 1885 a découpé l'Afrique en lambeaux, Pierre Claes, géomètre belge, se voit confier la mission de fixer la frontière nord du Congo belge, propriété personnelle du roi Leopold II.
    Accompagné de l'ancien bourreau Xi Xao pour le seconder, spécialiste en incision et découpe des chairs, il va développer avec lui une relation d'un érotisme vénéneux et progressivement perdre de vue son absurde mission.

    C'est avec un art consommé du récit et des personnages solidement campés que Paul Kawzack en véritable surdoué, nous conte la folie d'un homme participant à l'une des plus stupéfiantes entreprises de prédation et d'anéantissement de l'histoire (déjà très chargée) de la colonisation.

    Un voyage au bout de la folie, de l'horreur et de l'abjection.

    Martin

    " Angleterre, France, Belgique, Italie, Portugal, Espagne, Allemagne se lancèrent sans réserve dans la dévoration. Hommes, femmes, plantes, bêtes, terres, eaux, sol, ciel, tout était bon à prendre à cet inconnu luxuriant. Toute une civilisation bourgeoise, mâle et malade, étouffée de production, exsangue d'action, faisandée de rêves en chaque crâne, se dépensa avec érotisme et violence dans un fantasme de terre femelle et primitive, de nouvelle Ève noire à violer dans la nuit blanche, sans relâche, la saignant de toutes ses richesses, bafouant sa tendresse de mère en criant la mort vide à sa face de déesse indolente. "