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Weidmann - Le tueur aux yeux de velours

Philippe Randa

French Pulp

  • Conseillé par
    11 février 2017

    Ce livre est une exofiction. Personnellement, je ne connaissais pas le terme, qui, par opposition à l’autofiction, désigne une catégorie de livres inspirés de la vie d’un personnage réel (différent de l’auteur), mais s’autorisant des inventions, notamment sur les périodes mal connues (merci Wikipédia). Pourquoi pas ? Ce qui peut me déranger dans le genre, c’est que l’on ne distingue pas toujours ce qui est vrai de ce qui est inventé.


    Mais bon, passons, ce qui n’a pas fonctionné avec moi, c’est que malgré un personnage à la vie tumultueuse, aux nombreuses facettes, jamais l’auteur ne parvient à m’intéresser. Son récit est plat et fade. On se retrouve face à un garçon terne qui avoue tout même probablement ce qu'il n'a pas fait tout seul. Peut-être était-ce le cas, mais il aurait sans doute fallu raconter selon un angle différent pour intriguer ou titiller les lecteurs habitués à lire des choses terribles et haletantes dans les thrillers ou les polars, ou un je-ne-sais-quoi qui fasse que le lecteur soit accroché. Il y a pourtant le personnage, le contexte politique, la montée du nazisme, la guerre imminente, même la piste de l'espion qui n'est que peu évoquée, tout cela aurait pu, aurait dû faire un bouquin passionnant. On s'ennuie et on a peine à croire qu'un type ayant commis de tels actes fût aussi terne et passe-partout, aussi prompt à tout avouer. Le juge français qui s'occupe de son cas ne semble pas plus dynamique, si bien que l'on croirait ouïr une conversation de salon entre gens de bonnes mœurs et de bonnes familles. Un comble tout de même !

    Philippe Randa se contente d'aligner les faits de la vie de Weidmann sans les inclure dans ce contexte si fort, si particulier, un peu comme si son histoire se déroulait dans une période tranquille de paix et d'insouciance. C'est quand même fort dommage de passer à côté des troubles -c'est un euphémisme- de ce début des années 1930.

    Le seul intérêt de ce bouquin est de parler d'un type oublié qui dans son temps fut connu, mais finalement est-ce une bonne idée de remettre à la une des personnages aussi ignobles ?